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L'arrivée est au bout
20 novembre 2016

Trail castelpontin 2016 : 34kms et 1000m D+

 

 

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Le trail de la Gentiane devait être la dernière course de ma saison mais rapidement une autre envie s'est imposée: me tester sur du plus long. Je savais que je n'avais pas la condition pour un 40kms ou plus mais un trail à mi-chemin entre le 20 et le 40kms aurait été parfait. Il ne me fallut pas longtemps pour trouver ce que je cherchais: le trail de Castelpontin et ses 34kms. Rendez-vous était donc pris pour le dimanche 23 octobre.

Il me restait donc un bon mois pour me préparer. Je me laissais quelques jours de récupération d'après course puis je reprenais mes séances hebdomadaires en ayant conscience qu'il me faudrait faire du long vu que je n'avais jamais couru plus de 26kms. J'avais choisi ce trail car le dénivelé n'était pas énorme compte tenu de la distance. C'était, à titre de comparaison, le dénivelé parcouru pour le trail des Monèdieres qui ne faisait que 21kms. L'interrogation majeure portait plutôt sur la distance. La préparation se passa sans anicroche et je me programma deux sorties longues: une de 25kms un mois avant course et une autre d'une vingtaines de kilomètres quinze jours avant. Je levais ensuite le pied après cette dernière avant de ne plus rien faire du tout cinq jours avant la course. C'est une habitude que j'ai pris depuis quelques courses et ce temps de récupération me convient parfaitement: à chaque fois je me suis retrouvé le jour de la course avec de bonnes jambes et sans avoir l'impression d'être encroûté. J'avais pris le temps de tester des gels "effets longue durée " et même du Gatorade. Je comptais en prendre une bouteille avec moi pour faciliter la réhydratation. Ce fut d'ailleurs une belle comèdie car je ne trouvais que du Powerade vers chez moi et je n'en voulais pas. Finallement, contraint et forcé, j'optais pour deux bouteilles de Powerade. Le bleu. Le rouge est vraiment trop mauvais à mon goût. Bref.

Le matin je partais tôt. Le GPS m'indiquait une heure et demi de route mais je partais à 8h30. D'une parce que je préfere toujours prévoir large au niveau transport et de deux parce que je tournais en rond à la maison. Une fois mes pates et mon poulet avalé je n'avais rien d'autre à faire qu'attendre. J'avais pris l'option "petit déjeuner salé" car le départ était prévu à 12h30. Horaire qui ne m'arrangeait pas spécialement car je n'ai pas l'habitude de courir à cette heure-là, mais comme on ne m'a pas demandé mon avis je m'adapte! Donc me voilà sur la route. A mi-chemin j'allume mon télephone, que j'avais éteint pour économiser la batterie, et reçois un message de Christine. Celle-ci me dit qu'elle a abandonné l'idée d'aller aux 100kms, qu'elle vient à Pont-Du-château et que l'on peut co-voiturer si je veux. Le temps de lui répondre que je suis déjà en route et je connecte mon GPS qui m'indique...qu'il me reste une heure et quart de route! Visiblement je me suis trompé quelque part et comme j'ai déjà fait une halte dans une station-service pour aller aux toilettes, je ne suis plus très en avance. Ajouté à ça que les toilettes étaient fermées et me voilà bien. J'accelère encore un peu plus et arrive à Pont-du-Château vers 11h30. Ca va je suis encore dans les temps. Sauf que là rien. Pas un panneau, pas une indication. J'appelle Christine qui me dit qu'elle aussi est perdue et ne trouve pas. Finallement, avec l'aide de passants et en réunissant nos informations, on arrive à savoir que le départ se donne au collège. Je me gare en vitesse dans le lotissement jouxtant le collège, enfile mon short, prépare mon sac et...me rends compte que j'ai oublié mon Powerade. Tout ça pour ça!  Je m'échauffe en vitesse et file aux toilettes où, fait rare il me semble, c'est chez les garçons que ça fait la queue. Alors que mon tour arrive presque, un homme arrive et demande qui se lance dans le 34kms. Des cinq ou six coureurs de la file je suis le seul à répondre par la positive. Il me dit qu'il est ouvreur sur le parcours et que celui-ci va être un peu gras mais ne se compose que de deux grosses difficultées: une au début  "un mur dans un champs" et une sur la fin "mais sur goudron". Bizarre. Quand j'ai regardé le profil je n'ai pas eu cette impression mais bon, s'il le dit. J'ai autant confiance en sa présentation qu'en les bénévoles quand ils indiquent ce qu'il reste à parcourir mais on verra bien. Je passe aux toilettes et le départ arrive. Je rejoins Christine à peine quelques minutes avant de partir et elle m'annonce qu'il faut compter 4h30. Quand tout cas c'est ce qu'elle vise et que, pour moi pour un premier de cette distance, ce serait un temps normal. Je lui dis qu'effectivement je vise entre 4hrs et 4h30 mais déjà à ce moment, je ne sais pas pourquoi, mon esprit est fixé sur une distance à parcourir de ...32kms! D'où l'objectif de 4hrs de course ce qui ferait une moyenne de 8kms/h.

Le top départ est donné et après quelques centaines de mètres nous quittons rapidement le goudron pour longer une rivière. Nous ne sommes pas nombreux et, étant partis dans les derniers comme d'habitude, je double rapidement quelques coureurs. Non sans difficulté car le parcours emprunte un sentier unique et il me faut passer dans les herbes. Ce passage de 3kms de plat sera le dernier avant le retour sur nos pas, c'est à dire après 31kms de montées et de descentes car il faut le dire tout de suite, il est marrant l'ouvreur avec ses "seulement deux difficultées". En réalité le parcours ne fait que monter et descendre.

Rapidement je trouve que mes jambes sont bonnes. On enchaîne les petites montées, les descentes et tout se passe bien. Arrive une première difficultée dans un champs. Effectivement ça grimpe et je marche, mais maintenant que j'ai compris que c'était partie intégrante d'un trail, je ne m'énerve pas pour ça. Quelques minutes plus tard arrive ce qui est pour moi la première grosse difficultée avec une montée dans un sous-bois permettant d'arriver à un site surplombant Pont-du-Château. Enfin je crois que c'est Pont-du-Château. Je ne prends pas trop le temps de faire du tourisme et la seule chose que j'arrive à lancer au bénévole présent an haut c'est "elle pique celle-là". Il me le confirmera dans un grand sourire. Je n'ai pas les souvenirs exacts de toute la course car elle date de quasiment un moins maintenant mais je me souviens que l'on redescend dans la ville avant de remonter par le goudron sur une espèce de colline sauvage. A ce moment là, vu que je vois que la montée va durer un peu et que je marche, j'enlève mon sac pour soulager mes épaules. Arrivé en haut je bascule en bas du raidillon et là...je ne vois plus de balisage. Je pars un peu à gauche: rien. Un peu à droite: rien! Je perds bien deux ou trois minutes et un autre coureur arrive. A peine a-t-il descendu les 50m bien raides qu'une coureuse nous appelle: il nous faut remonter! On a pas basculé du bon côté de la colline. Merci au coureur qui était juste derrière moi à ce passage là et qui m'a vu partir au mauvais endroit sans rien dire. Sympa la mentalité surtout quand on n'est pas en course pour la gagne...

Donc je remonte et rebascule du bon côté. Les faux plats plus ou moins montants, et plus ou moins descendants, s'enchaînent mais ce n'est pas ce qui me dérange. La principale contrariété vient du vent! Christine m'avait prévenue que ça allait souffler et le moins que l'on puisse dire est qu'elle ne s'est pas trompée. Ca souffle en permanence de côté et ce n'est pas qu'un peu pénible. Toujours est-il qu'il faut faire avec. Ce passage est plutôt valloné mais ça se gâte par la suite avec une vraie belle montée vers un espèce de Château ou une espèce d'église, il me semble. Ca monte tellement dans un champs que je finis limite à quatre pattes. Je fais ma course, comme toujours, tout seul. J'ai un groupe de trois ou quatre coureurs en point de mire mais le paysage est trop valloné pour qu'ils me servent de lièvres. Christine quant à elle a abandonnée suite à une mauvaise chute. Après cette énorme montée au Château on redscend et déjà une autre colline se présente à l'horizon. Je comprends assez rapidement que si une colline se présente elle sera un point de passage. C'est vrai que ce serait dommage d'en rater une ! Donc on grimpe à travers la vigne cette fois. Le parcours est dur mais c'est joli, je suis tranquille tout seul et la météo est excellente. 

 

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Je me rappelle d'un ravito dans la ville avant de monter au château. Je suis rejoints par un premier coureur tellement je passe du temps à m'empiffrer de chocolat noir, de pain d'épices et de coca. Une coureuse arrive et ne s'arrête pas, nous lançant juste un "c'est bon j'ai ce qu'il me faut". Le temps de rigoler avec les bénévoles sur la différence entre les hommes qui s'empiffrent et les femmes qui ont tout prévu et il va bien falloir repartir. Là, direction le château et effectivement ça ne grimpe pas qu'un peu! Les jambes commencent à faire bien mal. Plus loin je trouverai un compagnon de route avec qui je jouerais à "je te double, tu me doubles". Il me chambrera un peu au ravito avant la dernière difficultée avec un "enfin t'arrives!". Le temps de lui répondre que je faisais des photos et je repars avant lui dans la bonne humeur. Je ne me suis quasiment pas arrêté à celui-ci de ravito, ce qui ne veut pas pour autant dire que je n'ai pas pris de quoi manger! Je me suis juste souvenu de quelque chose que j'avais lu dans un magazine de trail: mieux vaut manger en marchant que de s'arrêter. La route n'est pas encore trop pentue à ce moment là donc je me restaure tout en courant. La dernière difficultée sera compliquée mais tout ira beaucoup mieux quand, quasiment en haut, on m'annoncera que c'était la dernière de la journée. Il ne reste alors qu'à redescendre. Quand je dis "qu'à redescendre" cela paraît une formalité mais c'est marrant sur le coup ce n'était pas franchement ça dans mon esprit. Je suis certes euphorique, à tel point que je m'encourage dans la descente ou chante la chanson du "Roi Lion", mais je commence aussi à être bien fatigué. Le moral va aussi en prendre un coup lorsque je réalise après deux ou trois paroles échangées avec un bénévole, au passage merci à lui d'avoir prévu de l'eau, que le parcours ne fait pas 32 mais bien 34kms. Ce sont donc 6kms qu'il me reste et non quatre. Dis comme ça la différence peut sembler minime mais moralement, et donc physiquement, je ressentis bien la différence.

Quand j'arrive sur la portion plane je savais que je finirais sauf blessure. Mais que cette portion me parût longue! Interminable même. A marcher sur le sentier qui longe la rivière. Un bénévole prévenait les coureurs qu'un kilomètre et demi plus loin environ il fallait faire attention car les pierres étaient glissantes. Ce passage jusqu'à arriver aux pierres me sembla tellement long que je me posa la question plusieurs fois de savoir si j'étais sur le bon chemin ou pas! Après le sentier il ne restait plus qu'à longer le stade et à remonter au collège. Il ne restait qu'un kilomètre, j'étais sur une partie plane et goudronnée, et pourtant je m'arrêta plusieurs fois pour marcher. J'étais cuit comme rarement. A la Madicoise j'avais fini en mauvais état mais ce n'était pas dû qu'à la fatigue. Là j'étais juste très fatigué. Je courais les derniers cent mètres quand j'apercevais le collège et franchis l'arche en 4h09mins soit une vitesse légerment supérieure à 8kms/h. Contrat largement rempli et distance bien gérée pour une première fois. Pour la petite histoire je finirais 29eme sur 39 finishers.

En conclusion j'ai pris beaucoup de plaisir à courir sur une telle distance. Le parcours, bien que n'ayant pas un fort dénivelé, m'a paru difficile tant il est compliqué de trouver un moment où se reposer. Le vent y est par contre particulièrement présent et pénible. J'ai finis avec quatre ampoules: une à chaque talon, heureusement elles ont explosées en course, et deux sur la côté du pied gauche. Pour la prochaine fois il me faut prévoir du solide à manger, pas seulement des gels. Je pense également que cette distance est mon maximum pour le moment si je veux faire un temps respectable par rapport à mon niveau. Dernière chose: je veux monter sur un 44kms l'année prochaine. Celui de l'Ultra Trail Du Puy Mary est déjà coché sur mon calendrier...

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L'arrivée est au bout
  • Quand on se met à courir, l'arrivée est au bout. Là-bas, au bout du paysage, au bout de nos forces quelques fois, au bout de nous mêmes parfois, quand seule la volonté permet de franchir la limite que l'on pensait inatteignable
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